Il ne riait pas
il ne pleurait pas
il ne dansait pas
le misérable
Il ne criait pas
il ne chantait pas
il n'implorait pas
le misérable
Il était muet
immobile
il avait
renoncé
Sa destinée
était faite
Il avait
abdiqué
Mais quel regard
quel regard
profond
et inoubliable
il promenait
sur la foule
et sur les lumières
dont le flot
s'arrêtait
à quelques pas de sa misère
une ruine d'homme
décrépit
abruti
fini
Ah que faire
à quoi bon
demander
au malheureux
quelle merveille
quelle plaisanterie
il avait à montrer
dans ces ténèbres
puantes
derrière son rideau déchiré
ah la vie
fourmille
de monstres innocents
Je chante les chiens
les chiens crottés
les chiens sans domicile
les chiens flâneurs
saltimbanques
les chiens calamiteux
ceux qui errent
solitaires
dans les ravines sinueuses
des immenses
des grises
des cruelles
métropoles
...Enfin elle
descendit
son escalier de nuages
et passa
sans bruit
à travers le vitrage
Puis elle
s'étendit
sur lui avec tendresse
et déposa
ses couleurs
étincelantes
sur sa face
freely taken from Baudelaire