Et je sais que c'est en vain que je mords un sein
Que j'embrasse une épaule, que ma peau se frotte et frôle
Et je sais que c'est en vain que mille fois je replonge
Sans jamais me mouiller, sans jamais me noyer.
Et je sais que c'est en vain que je dévore la route
Pour chaque soir étaler mes croûtes.
Mais tu n'es pas dans la salle
C'est sur une autre scène
Que tu déballes tes oripeaux et ton pipeau
Et je sais que c'est en vain, y a plus que des villes
Sans fleuve, des pays sans femme et sans chien,
Y a plus que des ports sans voile et des métros sans bouche
J'ai oublié ton numéro
Mais pas celui qu'on faisait tous les deux
J'aurais beau chercher une voix sans traverses
Un chemin sans l'enfer
J'aurais beau courir plus vite que mon corps
Et trouver une mort sans cimetière
J'aurais beau chercher des journées sans remords
Et des boules sans qui-est-ce ?
J'aurais beau lutter sans forces
Et abandonner avec violence
Je sais que c'est en vain
Depuis toi je n'aime rien.