Te souviens-tu de cet enfant et de ses yeux qui lui mangeaient le visage.
Te souviens-tu des deux dents de devant volées dans la nuit par toute une bande de souris.
Te souviens-tu de cet enfant, de sa panoplie de Zorro, de tout ce qu'il trouvait beau.
De ses grimaces devant la glace qu'on avait peur qu'il reste québlo si les cloches sonnent.
Te souviens-tu de cet enfant si petit mais déjà si chiant.
Un ange malin, petit diable hautain qui de toutes ses facéties ramenait toujours l'attention sur lui.
Te souviens-tu de cet enfant, de notre amour si fort, nos joies, nos réconforts, nos milliers de pourquoi.
Te souviens-tu mon fils, te souviens-tu de toi.
Te souviens-tu de cet enfant, quand son auréole s'allumait d'un sourire, dans la cour d'école venant sa mère venir, quand la tête entre deux mamelles il disait "Maman, t'es la plus belle".
Je me souviens de rien, Maman, plus j'avance et moins je me retourne.
Tu sais pour tout ça j'ai pas le temps, tout s'efface et la roue tourne.