[Vicelow]
J'avais peur que mes bras soient courts, qu'on me prenne pour un père pourri qui ne sait que croquer les jupes courtes. Peur qu'on juge trois semaines qui vous écartent en deux minutes par une partie de jambes écartées. Zéro de voir par le regard des autres ; maintenant il n'existe nulle personne qui peut me lancer des os. J'ai tout fait dans le désordre, mis des nœuds à la corde qui nous lie – excusez-moi pour cette anomalie. J'essaie d'assumer mes rôles "père-rappeur", c'est dur. Mes bébés râlent car je me fais rare. Obligé de faire le parallèle avec mon pater sans parole : ce que je n'ai pas pu faire avec lui, nous on le fera. Faudra ouvrir vos yeux ; je les aurai grand ouvert sur vous quand mon auréole cognera les cieux… Mais on n'en est pas encore là ; je suis encore là. Yanis, Kylian, tenez mes deux mains pour marcher vers demain.
[Féniksi]
Ecoute… Dors, Shade, dors… Grandis loin des chiens, des heurts… Les gens disent que ce monde est gore ? Attends dix ans, apprécies-en le tout, pas seulement les bords… Dors, Shade, dors… D'envie de vivre, Shade, mords… Certains te siffleront, d'autres s'y feront pas. Les mots, efforce-toi de les choisir – ami, ce mot est d'or. Mais dors, Shade, dors : dehors, Dieu est mort. Ici il vous aime, vous deux et moi. Mais Shade sors, et sois humble quel que soit ton sort… Shade, aie foi. Papa debout dans le corridor, si t'as peur des courants d'air, Shade, dors : demain, c'est ton âme d'enfant que tu enterres. Tu verras, Shade : plus t'en sais, plus c'est l'enfer, Shade.