[Vicelow]
Je rap comme si je cognais, le mic est mon câle. Les chattes laissent des flaques, flattent mon vocal, ébahies quand je déshabille les mots. Je brille devant les filles qui osent crier : "Oh Vicelow" ! Si je frotte la feuille, c'est pour faire effet, dans le discours mais aussi dans les faits. Je prends un chemin différent ; ça effraie les re-frès qui l'ouvrent avant l'acte. C'est avec tact que je promets la voie lactée… Comme un acteur porno, je me fous des tabous. Facteur de plaisir pour les bamboulas, les toubabous, je donne pour recevoir. Je peux décevoir si on ne peut me donner ce que je veux avoir. Je veux qu'on avoue que je n'ai rien à voir avec les autres. Fier, je serai lésé si avec d'autres on est plus à l'aise. Et si se dénuder peut me nuire, je ne saurai comment faire jouir ceux qui peuvent jouir de mes délires. Je suis à poil au mic, rien à foutre des polémiques.
[Féniksi]
Je rap comme si je prêchais, squatte les ondes… Là où une porte me l'empêcherait, je rentre chez toi comme une ombre… En crescendo je te livre, enchaîne des mots sous formes de vrilles vocales ; ensuite, au calme, mon cerveau se livre. Mon seul espoir est de voir toute injustice ensevelie. Allié au mic, j'évoque un ailleurs où tailler. Nike aux pieds, gourou maquillé qui fait pas "yaip" : l'office est "tisgra". En contrepartie OFX gravé. Je pratique où je veux, où je peux. Jeunes, vieux, tous je les accepte. En CD, vynil, K7, prie pour tout ce "deum"… A sept ou cinq, les larcins tous on rachète. Mon crew est ma secte, et les larsens des esprits malsains… J'ai le mors. Je rappe comme si je graillais ; j'en perds pas une miette, finis mon assiette pendant que les autres font que brailler. J'ai autant de plats que d'MCs : des bons et d'autres à railler. Je largue toutes mes épices du fond de mon cahier.
[Féniksi - Vicelow]
Maintenant, ils rappent tous comme s'ils mentaient. Tête rentrée, dans le cou planquée, ils se donnent des styles d'entêtés. Quand t'es fou, tu rappes pas : tu prends des coups et reste édenté. Ils se vantent d'une vie qu'ils ne vivent que par textes éventés.
Je rappe comme si je taguais. Mes lyrics narguent l'Etat. Je largue cet art du bitume tout en étant scred.
Je rappe comme si je chiais. Mes pointes sont d'acier. J'ai lâché mes odeurs, fâché : la merde pue quand t'en es pas l'auteur.
Je rappe comme si je tatouais : je colle mes paroles, ma vie, à ma peau. Ca m'incite, ça m'impose de ne pas balancer des idées pauvres. L'handicap est marqué sur mon épiderme. Et même si ma haine est plus terne qu'elle, je m'énerve en douceur