[Féniksi]
Ils s'appellent Jean-Paul, Hamza, Youness. Issus de banlieues, partout où la misère bande Dieu : c'est là que les loups naissent. Squatteurs de bancs, de lieux publics, comme autant de lieux uniques. S'imposer, pour le loup, c'est comme ça que tu niques. Devant les poules, il va roucouler ; devant les poulets, se mettre en boule et foutre le souk, et tout l'air foudroie – comme après le zouk. Doué du premier au dernier sens, c'est ça, sinon peiner ne cesse pas, et ça se passe comme ça dès la naissance.
Je ne suis qu'un jeune loup.
[Vicelow]
Le poil s'hérisse face au risque qu'un intrus viole le territoire. L'avarice les rend voraces. Des loups de même race se battent. Tu tends la patte et t'entends : "Va niquer ta race" – douloureux d'être victime de chasseurs qui, eux-mêmes, ont des victimes dans leurs rangs. Chasseurs coléreux protégés par la loi, manifestent, font grève, mais ce n'est que la monnaie de leur pièce qu'on leur rend… Des loups égarés manifestent en cassant des vitrines pour sortir des ruines qui empestent l'urine. Plus de règles pour les louveteaux qui se lèvent tôt pour vendre l'interdit jusqu'à l'heure tardive. Certains meurent le cou tordu, ont l'habitude d'éviter les livres, de l'ouvrir devant les louves, de tout brûler le Nouvel An. Dans cette forêt de béton, le loup ne marche pas au bâton ; fier, sauvage devant tous, surtout devant un vagin, à l'esprit vengeur, attaque en plein jour : voici les hurlements du jeune loup.
Je ne suis qu'un jeune loup.
[Féniksi]
Grandement féroce, le loup protège ses "roeus". Qui rode crachera ses tripes encore chaudes, mais on prône pas les loups. Se taper pour épater ? On s'en bat les couilles : c'est à pas de loups qu'on veut se mêler au troupeau, au gros du groupe et au coup par coup. Lui trouer la peau de coups de crocs. Que des cœurs de loups… Ici, pas de chiens. Pas besoin de caresses : un chien, ça reste un chien. Ca risque de mordre les siens. On bouge en meute, reste en meute. Devant les combats de chiens, restons neutres. Une vue aiguisée pour donner des points de vue pointus ; on veut prendre soin de tous, hurle notre peine dans tout coin de tueries. Loin de tout mais témoin de tout, jamais wanted. Pointer ou faire "One, two, one, two" sont nos seules armes pour moins de tuerie. Le monde est un film century que les loups matent en s'écriant : "C'est une tuerie, ça peut plus durer" ! Donc on traverse la vie vers un horizon fixe, et quand un loup rencontre un autre loup, ça donne vous ou ça donne "OFX".
Je ne suis qu'un jeune loup.
[Vicelow]
Il n'est jamais trop tard la nuit, mort de froid, de faim, pour parler des morts, des défunts. Certains s'en sortent, se défendent, se serrent les coudes, se défoncent ; d'autres, sans défenses, se défoncent. Chaque jour, le fossé se creuse. Dans les grottes où l'odeur de la pisse creuse, ronge les crânes, nombreux craignent la viande de porc cru, crèvent d'envie de crever les écrans : c'est pour cela que je montre les crocs. Je suis de mauvais poil car il n'est pas assez pâle, donc j'ai formé ma meute autour de la capitale, pour une révolution sans émeute.