Harassante journée d'automne,
Nuit tombant sur la Madone,
Ma tête est accrochée
Comme un trophée, immaculée.Le décor est bien planté,
Minables ou nobles instants
Damnés,
Un nouveau rêve est né,
Instantané,
La nuit va commencer.
Je m'allonge.
Les visions sont toujours
Les mêmes :
Il me prends,
Me tord et m'étripe,
Il es la, le rêve est en moi,
Mon estomac se tend.
Sans le secours de deux
Dinosaures
A deux têtes je serais mortes
Car le rêve est toujours là,
Acte salutaire ;
« D'avance merci . »
La terre s'écroule sous moi,
Les objets se déplacent
Dans ma chambre,
Le lit bascule et le lustre,
En entonnoir,
Se dévide sur ma tête,
Je suis noyée.Et la voisine
Du palier vogue sur son Caddie,
Elle avance et elle me dit :
« D'avance merci. »
C'est la qu'attachée par les
Quatre membres a des chevaux
Qui m'écartèlent,
De mon ventre sors un lutin
Aux dents abominables,
Il mange ma jambe, c'est normal
Il a faim et il me dit :
« D'avance merci . »
A l'embrasure de la porte,
Elle parait.
La voisine a oublié ses clefs.
Elle prends mes dents
Pour s'en faire un collier
Et elle me dit :
« D'avance merci . »