C'est la fin du bal masqué
Toutes les lumières sont allumés
Le mardi gras est devenu
Mercredi matin
Y a plus rien dans les haut-parleurs
Que du silence et de la peur
La fumée dans les yeux
Les promesses dans le cœur
Les anges se ramassent dehors
Et mettent leurs costumes dans leurs chars
S'en vont dire leurs prières
Au dernier restaurant d'ouvert
Un autre jour arrive en ville
Par la porte d'en arrière
Le soleil essuie ses pieds
Et cligne de l'œil dans la fumée
Les journaux viennent d'arriver
Mais les nouvelles ont pas changé
C'est l'même assassinat qu'hier
Mais y'ont mis la photo à l'envers
Dans une usine abandonnée
Le vieux gardien de nuit
Remet son bel habit
Et s'en va se coucher
Pendant que dans la rue
Les premiers travailleurs perdus
S'inventent des histoires
Pour pouvoir "tougher" jusqu'au soir
Un autre jour arrive en ville
Par la porte d'en arrière
Le soleil essuie ses pieds
Et cligne de l'œil dans la fumée
Un par un sur la Catherine
Les néons s'éteignent lentement
Des arcs-en-ciel qui s'ennuient
Sur un jardin de ciment
Dans la poche de son coat de cuir
Un enfant d'la gazoline
Replie le bout d'papier
Qu'elle vient de lui donner
Son numéro d'téléphone
"Tu m'rappelleras si ça t'adonne
Salut faut que j'me grouille
Avant qu'mon carrosse change en citrouille"
Un autre jour arrive en ville
Par la porte d'en arrière
Le soleil essuie ses pieds
Et cligne de l'œil dans la fumée...