Depuis la lune des illusions,
Le charme agit.
Toi, l’étranger dont la vision
Semble prendre vie.
Tu me vois sombre, mais sans détresse,
Car je sais ma voie.
Surtout ne vois point de sagesse,
Je n’ai pas la foi.
Les signes que je trace donnent ce monde obscur,
Où d’étranges êtres côtoient mon âme impure.
Je songe, las, à la lune des illusions
Cet astre où tout n’est que rêve, artifice.
Il me semble vivre dans une autre dimension,
Au-delà de ton corps, ton pâle complice.
Je me sens vivre dans une autre dimension,
Là-bas avec ton âme, ta noire complice.
Nous avons l’éternité pour rêver.
La plupart s’occupent des chairs et des choses.
Je sais l’éternité faite pour errer,
Alors je rêve de paysages moroses.
Avec le mal de vivre,
La mort dans l’âme,
Je me suis fait une existence à part.
Avec mes maux, j’ai fabriqué un drame
Cette blessure à vif est mon étendard,
Ma douloureuse amarre…
Depuis si longtemps nous vivons
Sur cette triste lune des illusions.
Sur notre planète désillusoire,
L’éternité semble sans espoir.