Tu les prends par le col, tu les prends par le cou,
Ils ont confiance en toi, ils ont confiance en nous
Les chevaux, les chevaux!
Dans ces pays de brume ou dorment les maisons
Ils s'en vont sous la pluie chargés de goémon
Les chevaux, les chevaux!
Comme l'homme attaché, comme l'homme promis
On les voit trébucher sous le poids de la vie
Les chevaux, les chevaux!
Et l'automne les emporte entre ses vignes bleues
Quand se ferment les portes quand s'allument les feux
Les chevaux, les chevaux!
Compagnons de labours et des mornes saisons
Ils sont la dans la cour a l'heure des moissons
Les chevaux, les chevaux!
Ils traversent la ville sans regarder derrière
Heureux qu'on leur ait mis, en naissant, des œillères
Les chevaux, les chevaux!
Parfois la guerre les prend comme sur les tableaux
Ils tombent lourdement les deux pattes dans l'eau
Les chevaux, les chevaux!
Sans avoir eu le temps de comprendre, a genoux
Ils se font toreros le dimanche à Cordoue
Les chevaux, les chevaux!
Ils sont de tous les temps, de toutes les histoires
Comme nous cependant comme nous sans mémoire
Les chevaux, les chevaux!
Quand l'age les surprend quand c'est bientôt la fin,
Qu'ils sont frémissants qu'ils trottent déjà moins
Les chevaux, les chevaux!
Un matin de printemps, un matin de courage
Ivre de lilas blancs tu les mènes au village
Les chevaux, les chevaux!
Et même dans la cour rouge de tablier
Tandis que tu parcours l'ombre de tes souliers
Les chevaux, les chevaux!
Ils baissent un peu la tête ils penchent un peu le cou.
Ils ont confiance en toi, ils ont confiance en nous
Les chevaux, les chevaux!