Les heures que j'ai passées à me finir au Gerpil
Avec des filles de rien que j'appelais Monsieur
Qui faisaient vibrer pour moi leurs miches et leurs faux-cils
Pour m'envoyer le soir un peu de poudre aux yeux
C'était des heure perdues que je gagnais quand même
J'y perdais l'équilibre et parfois la raison
Aux dernières années de ma vie de Bohême
Avec des enfants de choeur qui sortaient de prison
C'est une maladie comme on dit de jeunesse
Je suis un vieux gamin assez mal conservé
J'ai toujours adoré les chemins de traverse
Qui vont du Sacré-Coeur aux quartiers réservés
Je ne demande rien aux gens que je fréquente
Qu'ils soient flics ou curés, à vrai dire je m'en fous
Des mâles à toute épreuve égarés chez les tantes
Pour prendre un peu leur pied ou pour se faire des sous
C'est peut-être au Gerpil à l'heure du délire
A l'heure où l'on zigzague en croyant marcher droit
Que j'ai vu mélanger le meilleur et le pire
Et la droite et la gauche et l'envers et l'endroit
Et mourir quelquefois, un peu comme on rigole
Spectacles étonnants qui ne m'ont rien appris
Pourtant ce fut pour moi une excellente école
Car ce qui ne vaut rien n'a jamais eu de prix.