L'histoire se forme lentement
Avec des atomes d'existence.
Elle meuble le futur de nos erreurs,
De nos larmes et de nos liesses.
Mais me fera-t-elle disparaître
En laissant comme seule trace
Une épitaphe qui murmurera:
"Il n'était qu'un autre inconnu"?
Et je ferme les yeux
Puis je croise les doigts
Pour empêcher
Les souvenirs de fuir.
Et si mon atome restait invisible,
Que même fissionné il ne persiste.
Qu'aucune réaction en chaîne
Ne vienne chatouiller une quelconque mémoire
Et ces particules de souvenance
Seront dispersées sans prétention.
Et je ferme les yeux
Puis je croise les doigts
Pour empêcher
Les souvenirs de fuir.