Notre soeur est amoureuse du garde barrière
Elle n'apprécie guère les autres bouseux,
Mais celui là même c'est celui là qu'elle aime
Et même s'il n'y a rien entre eux tout cela n'est pas très pieux,
Oui je sais je l'aime mais c'est pas carême
Et quand il apporte un cierge je me sent toute chose,
Même si je l'aime lui n'est pas bohème
Il sait que je dois rester vierge et pure comme une rose,
Elle l'aime, elle l'aime, même si ce n'est pas très pieux
Elle l'aime, elle l'aime, car il a un beau nez
Elle l'aime, elle l'aime, quand il me rend visite
Elle l'aime, elle l'aime, car il a une belle veste,
La nuit seule dans sa cellule elle fait sa prière
Pas à notre père nous ne sommes pas crédules,
C'est toujours le même dont elle nous bassine
Chaque jour avec peine elle nous enfonce l'épine,
Oui je sais mes soeurs, c'est là mon bonheur
Mais quand je le vois à l'oeuvre mon petit coeur trépigne,
Il lève la barrière et je l'aide à faire
Et quand passe l'arrière du train je lui montre le mien...
Et quand passe l'arrière du train je m'en vais!
Elle l'aime, elle l'aime, et quand il fait la quête
Elle l'aime, elle l'aime, il me montre sa casquette
Elle l'aime, elle l'aime, chaque jour je répète
Elle l'aime, elle l'aime, qu'il a de belles rouflaquettes,
Notre mère supérieure veut mettre le ola
A tous ces tralala qui lui font vraiment un peu peur,
Désormais le cloître est bien verrouillé
Pour la soeur folâtre et aussi pour son fiancé,
Mon dieu aidez moi, je ne suis pas fautive
N'ai-je point le droit (bon d'là) de n'être point craintive
Car enfin Marcel, ne m'a point touchée
Il sait bien que je ne suis pas de celles dont on peut abuser,
Elle l'aime, elle l'aime, je me jetterai dans la marre
Elle l'aime, elle l'aime, pour toucher son bras droit
Elle l'aime, elle l'aime, même si la mère me verrouille
Elle l'aime, elle l'aime, j'irai toucher ses couilles!