Il habitait les forêts monotones
Dans le Grand Nord où la neige s'étend
Mi-chien, mi-loup, il faisait peur aux hommes
Il était fort, on l'appelait Loup blanc
Il connaissait la chanson redoutable
Des matins froids déchirés par le vent
Il devinait la chaleur des étables
Où, dans la nuit, il se gorgeait de sang
Et dans ces forêts où il régnait, Loup blanc,
Les hommes voulaient le capturer vivant
Ils sont venus à plus d'une centaine
Et leurs lassos ont sifflé, menaçants
Ils ont cerné l'animal hors d'haleine
Puis, sans pitié, ont emmené Loup blanc
Mais un enfant, le voyant misérable,
Loin des espaces où naguère il courait
Eut pour Loup blanc un geste secourable
Et le laissa repartir à jamais
Cours vers l'infini, refais ta vie, Loup blanc !
Cours sans t'arrêter, ta liberté t'attend !
Alors, Loup blanc, qui faisait peur aux hommes,
Fit de l'enfant son ami éternel
En l'emmenant jusqu'au fond du royaume
Où le Grand Nord va rejoindre le ciel,
Où tous les jours, c'est Noël.