Ruban bleu noué dans ses cheveux
Hésite encore un peu
Et se décide enfin
Ne prendra pas ce train
Qu'elle prend tous les matins
Pour aller au lycée
Quatorze ans depuis bientôt un an
Ras le bol les parents
Qui comprendront jamais
Qu'elle veut pas vieillir
Qu'elle veut pas mourir
Qu'elle veut ouvrir les yeux
Et regarder ailleurs
Sébastien lui a dit :
"On s'en va au pays des Mayas
Là où les enfants rêvent encore
Et puis on grandira jamais, ça je te le promets
On prendra tout le temps d'exister
On écrira un jour pour dire qu'on s'aime encore
On donnera surtout pas d'adresse
Et puis comme on sera jamais vieux
D'ici un siècle ou deux
On reviendra pour voir
Huit heures vingt, ils doivent être en cours
Ils sont toujours en cour
Pensent jamais à rien
Qu'à leur future carrière
Pensent qu'à être fiers
Un jour seront perdus
Sans l'avoir jamais su
Sébastien lui a dit :
Faut changer faut tout recommencer,
Surtout pas ressembler aux autres
Et puis faut pas leur en vouloir
Ils peuvent pas savoir
Qu'on était différents
Mélodie faut sortir du couloir
Les laisses pas t'avoir
T'empêcheraient de penser, de t'émouvoir,
Tu n'auras qu'une vie
Fais sauter les murs gris
Qui planquent ton soleil
Rendez-vous devant le Luxembourg
J'aurai un sac en toile
Tu me reconnaîtras
J'aurai les yeux si grands
Tu te noieras dedans
Mélodie je t'attends
Mélodie.