Toi petite algue qui ondule sous mes phalanges moites
J'aime ton corps qui tangue et la fumée complice
J'aime l'innocence de tes yeux de menthe insolents et rieurs
Ta peau ambrée au santal volatile
J'aime
J'aime tes poignées véloces qui se nouent sur ma nuque
J'aime
J'aime tes muscles fragiles discrètement sauvages
J'aime tes aisselles chaudes comme nid de mésange
J'aime lécher sur ton cou les notes de musique
Pointues et obsédantes comme tes cils barbares
En forme de poignard
J'aime
J'aime les secrets au coin de tes lèvres
J'aime
Les secrets lancinants jusqu'à l'orage
Douloureux jusqu'à la plainte
J'aime cette histoire d'amour suspendue sur nos têtes
Ephémère éternelle comme l'azur inaccessible
J'aime ta langue épicée qui valse en ton palais
J'aime
J'aime les mots incandescents que tu souffles à mon cou
J'aime
J'aime cet orgue flûté qui joue sous ton corsage
J'aime le lys électrique de ta moelle épinière
Et j'aime ton corps flou
Clouté de baisers bleus