Depuis longtemps, Noé n'ouvre plus son courrier
Tout c'qu'il aimait, Noé, s'est envolé
Alors il reste au lit, s'agite et se replie
Et le coeur et le corps en parapluie
Une arche de papier qui flotte dans l'évier
Tout le règne animal à la télé
Et sous la véranda, un couple d'araignées
Oublié là
Partout dans la pénombre, cette voix familière
Les meubles qui s'encombrent de poussière
Se risquer hors du lit... c'est chercher les ennuis
Dans le fond du tiroir, du tabac qui s'effrite
Au fond de la marmite, le vieux mouchoir
En bas de l'escalier, du vent dans les souliers
Les ombres du couloir
Lassé de ressasser, se hisser hors du lit,
Se laver, s'habiller, balayer
Juste un peu de retard sur le calendrier
Payer les impayés pour le départ
Trier sur le volet les photos, les jouets
Hésiter, se tâter, c'est trop tôt
Jeter ce qui doit l'être et s'envoler, léger
Par la fenêtre
Depuis longtemps, Noé n'ouvre plus son courrier
Tout c'qu'il aimait, Noé, s'est envolé
Alors il reste au lit, s'agite et se replie
Et le corps et le coeur en parapluie
Une arche de papier qui flotte dans l'évier
Tout le règne animal à la télé
Et sous la véranda, un couple d'araignées
Oublié là.