Qu'elle est lourde à porter l'absence de l'ami,L'ami qui tous les soirs venait à cette tableEt qui ne viendra plus, la mort est misérable,Qui poignarde le cœur et qui te déconstruit.Il avait dit un jour : "Lorsque je partiraiPour les lointains pays au-delà de la terre,Vous ne pleurerez pas, vous lèverez vos verresEt vous boirez pour moi à mon éternité."Dans le creux de mes nuits, pourtant, je voudrais bienBoire à son souvenir pour lui rester fidèle,Mais j'ai trop de chagrin et sa voix qui m'appelleSe plante comme un clou dans le creux de ma main.Alors je reste là au bord de mon passé,Silencieux et vaincu, pendant que sa voix passeEt j'écoute la vie s'installer à sa place,Sa place qui pourtant demeure abandonnée.La vie de chaque jour aux minuscules joiesVeut remplir à tout prix le vide de l'absenceMais elle ne pourra pas, avec ses manigances,Me prendre mon ami pour la seconde fois.Qu'elle est lourde à porter l'absence de l'ami.Qu'elle est lourde à porter l'absence de l'ami !