C'est de la tôle ma jolie que je t'écris aujourd'hui
Mon braquage a foiré quelle connerie
Parce qu'à ce foutu guichet un petit chef s'est mêlé
De faire du zèle en appelant les poulets
Pour avoir protégé le pognon des bourgeois
Sera sûrement décoré tandis que moi
Je me retrouve coincé là entre quatre murs comme un rat
Ce soir je dormirai pas dans tes bras
Au patron du bistro va donner de mes nouvelles
Qu'il compte plus trop sur ma clientèle
Aux joueurs de loto même si ils s'en tamponnent
Dis-leur bien que je n'ai tiré sur personne
Même pas sur ces clébards qui défendent les lois
'fin ce qu'ils osent encore appeler comme ça
Moi j'ai bête ment voulu, on voit ça tous les jours
Comme tout le monde me servir à mon tour
Dans le couloir, tu me diras que ça me change peu du quartier
Les copains c'est surtout des fauchés
Des chipeurs de télés des chômeurs égarés
Des tout petits dealers pas bien futés
Ceux qui la vendent en gros, ceux qui tuent les marmots
On dirait que ces gens-là ont du pot
En tout cas on n'en voit pas beaucoup dans ce coin-là
C'est bizarre c'est curieux c'est comme ça
C'est comme celui qu'a choisi planqué dans son bureau
Tu te rappelles de me virer de mon boulot
Je dis que dans un vrai pays c'est ce gros dégueulasse
Qui devrait être ici à ma place
Comme je n'ai pas de quoi me payer une avocat nickel
Je risque bien de passer quelques Noëls
Quelques mois d'août par là avant de revoir une plage
Excuse-moi c'était rien qu'une image
Je t'ai pas dit bien souvent que je t'aimais c'est fâcheux
D'y penser ça me fout les larmes aux yeux
Ben voilà je te l'écris et je signe en bas "ton mec"
Ton costaud qu'est tombé sur un bec
Tu sais je regrette rien, prends bien soin du gamin
S'il te de mande après moi tout va bien
Surtout fais attention à ses fréquentations
Qu'il traîne pas avec des enfants de matons
Avec des fils de ministres ou une fille de rentier
Ça c'est le pire qui pourrait m'arriver
Dis-lui bien que je lui pardonnerais jamais