Un jour devisaient gaiement deux jeunes amants
A la vie toute aussi belle qu'un vieux gréement
Aussi légère qu'un nuage, aussi frêle dans l'orage,
Ce n'est pas le moindre de ces désagréments.
« Quand pourrai-je enfin savoir si tu m'aimes vraiment ?
Quand pourrai-je enfin savoir si tu m'aimes vraiment ? »
Cette petite question vois-tu, me paraît bien saugrenue,
Me paraît bien mal venue quand on a vingt ans !
Cette question je me la suis posée des années
Pour une catin, pour une belle, pour une fille bien née,
Mais jamais au grand jamais, la réponse n'a satisfait
Cet énorme calembour qu'on appelle l'amour.
Et si par malheur un jour, quelqu'un me répond
En croyant avoir compris ma jolie question,
A cette heure je verrai fondre, tout comme un nuage sombre,
Cette aimable plaisanterie qu'on appelle la vie.
Le langage que tu tiens est désespérant
Et le film d'où il vient doit être navrant,
Mais si j'ai envie d'y croire, toute seule dans le noir,
Je ne pense pas que tu puisses m'en empêcher.