Caroline, que fais-tu
dans cette maison perdue
au bout du monde,
au bout du monde ?
Tu es grande et tu t'ennuies,
la lune brille dans ton ventre.
Caroline, le vois-tu ?
Dans le printemps revenu
un oiseau tombe,
un oiseau tombe.
L'oiseau avait fait son nid
à la fenêtre de ta chambre.
Ô Caroline, que fais-tu
dans ce château disparu ?
Le puits est sec
et l'amour est bu ;
Caroline, tu n'iras plus
pleurer dans le jardin.
Caroline, fais de beaux rêves,
Caroline, fais de beaux rêves,
tu t'en vas demain.
Laisse-là derrière toi
la prière de ton père
à genoux sur le prélart.
Son souhait ne sera qu'un souhait ;
la vierge est une image.
Laisse-la derrière-toi
la chanson de ta mère prisonnière
dans le trou de sa guitare.
L'amour est un oiseau qui se tait
quand on le met en cage.
Ô Caroline, que fais-tu
dans ce paradis de glace ?
Ici la vie n'est plus
qu'un songe, qu'une trace,
Caroline, tu le vois bien
qu'ils ont fermé leurs mains.
Caroline, fais de beaux rêves.
Caroline, fais de beaux rêves,
tu t'en vas demain.
Prends ta robe et ton bijou,
dis bye bye à ta doudou,
l'oiseau t'appelle,
l'oiseau appelle,
réveille pas le malin, la maline,
c'est le moment Caroline.
L'escalier qui descend,
vole, vole, ô mon enfant,
ouvre tes ailes,
ouvre tes ailes,
tu jouiras comme jouit l'orpheline.
Tu es libre Caroline.
Ô Caroline, éteins ta fièvre,
oh le temps est venu
d'aller donner tes lèvres
aux lèvres inconnues ;
tu es grandes
et la lune brille dans ton ventre.
Caroline, fais de beaux rêves,
Caroline, fais de beaux rêves,
tu t'en vas au loin.