Tu étais en enfant il fallait des hommes
Quand la terre met au monde, il lui faut des bras, quand la terre met au monde, il lui faut de bras
À l’âge d’apprendre le nom des étoiles
Penché sur la terre tu ne les voyais pas, penché sur la terre tu ne les voyais pas
Tu as fais ta maison au pied de cet arbre
Où l’oiseau s’en vient dormir mais ne chante pas, où l’oiseau s’en vient dormir mais ne chante pas
Pour que vive ton nom tu as choisi celle
Qui travaillait la terre à côté de toi, qui travaillait la terre à côté de toi
Tes enfants comme toi ont les mains plus dures
Que le bois de la fourche et la roue à grains, que le bois de la fourche et la roue à grains
Aujourd’hui comme avant tu vas à la terre, mais ce sera cette fois pour te reposer
Tu n’as même pas connu l’homme qui faisait gagner chaque jour ta poignée de blé
Peut-être que tes enfants connaîtront les siens, il n’as pas payé très cher le prix de tes mains
Et tout ce qu’il t’a offert je vais te le dire, c’est ce vieux carré de terre où tu vas dormir