J'te présente la solitude
Celui-là il t'emmènera sillonner la Banlieue-Sud
Elle snobe mes habitudes
Tu ne vois que sa caisse quand elle repart
Que ses jantes quand elle se gare
Tu te jettes dans le vide quand t'es au-bord de son regard
Toute les langues du monde ne pourraient combler son silence
Faudra meubler le néant jusqu'à la clé de sa conscience
Et j'en perdrais le sens de ma définition
C'est comme séparer les problèmes de leurs solutions
Je l'ai vu tenir la chandelle, lors d'une friction
Le sourire de mes fistons
Lui donne toujours des frissons
J'en ai la chaire de poule quand elle caresse ma douleur
Son amour me fait mal à m'en mordre le cœur
Malgré nous le temps nous attache aux séquelles
Renvoi des flashs
Comme un ex-pilote de chasse, traumatisé par un crash
De la foule, elle me déshabille du regard, elle se lâche
Comme les junky, mon stylo la shoot et la soulage
Le chemin que j'ai pris dans ma vie
Et mon métier m'oblige a te dire ce que j'ai sur le coeur
Je me sens si seul
Je sais qu'on ma trahi, mais je sais que j'ai déçue aussi
Quand la peine se mélange au regret
On se sent si seul
Ma solitude ne sort pas de l'imagination
?
Tu peux fouiller dans ma voix
Tu n'trouveras que des vérités
Car le jumeau de la fiction n'est autre que la réalité
J'ai l'impression qu'elle est venue au monde avec moi
Qu'elle a grandi avec moi
Qu'elle voyage avec moi
Qu'elle prend de l'âge avec moi
Qu'elle s'engage au mariage avec moi
Qu'elle rit et pleure avec moi
Qu'elle vit et meurt avec moi
Plus t'es riche, plus elle te michtonne
Tu l'affectionnes
À trop vouloir la maquiller son charme te mitonne
T'as beau la tromper elle reste fidèle
Tu vis d'elle
Te vide sur elle en cellule comme dans une chambre d'hôtel
?
Manipulatrice, elle rend aigri, paranoïaque ![/I]
Le chemin que j'ai pris dans ma vie
Et mon métier m'oblige a te dire ce que j'ai sur le coeur
Je me sens si seul
Je sais qu'on ma trahi, mais je sais que j'ai déçue aussi
Quand la peine se mélange au regret
On se sent si seul
J'honore la solitude des mitards des GAV
Des paraplégiques des écartés atteints du HIV
Des veuves aux sourires aussi forcés
Que les mariages des mères que les pères ont dû divorcer
Une pensée pour la solitude des orphelins
Des sans-abris ni soutiens
Des oubliés qui tournent en cash comme des félins
La solitude t'observe du fond d'un wagon ou sur un banc
Elle adopte pour seul ami une bouteille ?
Ces compagnons se comptent que sur la moitié d'une main
Leur entente ne tient que sur ce triste point en commun
Je cherche réponses aux questions
Dans une glace du balcon
Des nuages à l'horizon
Du carrelage au plafond
La main dans le caleçon, la tête ailleurs quand on me parle
Traine tard dans le brouillard
À Broyer du noir pour aller nulle part
Je suis le fruit que le temps a fait mûrir
Que personne n'a cueilli à défaut de pourrir
Comme un millionnaire entouré de timpes
Sous une tente un futur mort séquestré
Calibrer à la tempe pour se détendre
La solitude fume boit jusqu'à t'oublier
Et à l'usure elle s'enlise avec toi dans le sablier
Le chemin que j'ai pris dans ma vie
Et mon métier m'oblige a te dire ce que j'ai sur le coeur
Je me sens si seul
Je sais qu'on ma trahi, mais je sais que j'ai déçue aussi
Quand la peine se mélange au regret
On se sent si seul
Les chemins que j'ai pris dans ma vie
Et mon métier m'oblige à te dire ce que j'ai sur le coeur
Je me sens si seul, si seul...
? mais je sais que j'ai déçu aussi,
Quand la peine se mélange aux regrets
Je me sens si seul, si seul...