Avec ma tête de métèque, de juif errant, de musulman
Ma carte d’identité suspecte, d’étudiant noir, de rappeur blanc
Je commets l’délit de faciès, à tous lieux et de tous temps
J’sais pas ce que j’ suis aux yeux des êtres, mais je sais c’que je suis sans
On dit que les humains s’organisent en tribu
Je titube en passant de l’une à l’autre et je me situe
Au beau milieu du vide, dans mon être qui de visu
N’aurait que le besoin de se sentir individu
Mais les patries se soudent et je glisse entre elles comme un savon
Que les préjugés mouillent, mais l’isolement forme les bulles qui me lèveront
Et dans ma tête, ma propre histoire, mon propre jargon
Me rendent seul, indépendant et grand garçon
Qui espère ne jamais, ha ! si ils savaient ! faire tant de manières
Avoir tant de fragilité, rendant si limité
Quand ils se blottissent dans la chaleur de leur communauté
Que j’aime les regarder, dans la froideur d’une objectivité
Le courage en groupe est facile, on partage les craintes
Les opportunistes ouvrent leur piste, je ne réponds pas à l’appel
Je ne mange pas dans cette gamelle, mes pieds ne vont pas dans l’empreinte
Arabe loin d’SOS Racisme, et juif très loin d’Israël
O combien ce serait facile de suivre le groupe
N’importe lequel, tant que j’ai un bouclier de communauté et de soupe
Mais je redoute qu’on veuille me modeler coûte que coûte
Rien à foutre, je resterai seul sur la route, médisant les troupes
(Refrain x2)
Je fais partis des nations les plus haïes du monde
Mais avec l’âge je zap le monde, tout le monde, j’ai une planète dans la tête
Qui a des piques nauséabondes loin d’un pays qui tolère
Car l’identité j’ me crée un monde qui l’accepte
Près de la terre et loin des cieux, « Athée ô ! Grâce à dieu ! »
Aucun ne m’aurait toléré, et lequel je tolérerai ?
Chat botté qui fait tant de lieux, pour voir de ses yeux
Près de la terre et loin des cieux, je préfère le bas côté
Je m’affirme seul, loin de l’entonnoir intégration
Qui m’amputerai de mes ancêtres pour que je glisse sans frottement
Détacher ma culture et mon nom pour rentrer dans l’ rang
C’est l’assimilation et c’est de la mutilation
Et devoir s’intégrer a un pays qui est déjà le siens
C’est flairer, ce mordre la queue, donc garder un statut de chien
Quand je ne peux séparer les cultures qui m’ont faites un
M’en retirer une partie c’est ôter tout l’être humain
Faudra compter dans ce présent à ce que je ne sois un néant
Mais plutôt un exemple vivant avec ce double tranchant
Qui ouvre les plais encore fraîches d’un pays intolérant
Je ne séparerai pas mon être, que chacun y voit ses démons
O combien ce serait facile de suivre le groupe
N’importe lequel, tant que j’ai un bouclier de communauté et de soupe
Mais je redoute qu’on veuille me modeler coûte que coûte
Rien à foutre, je resterai seul sur la route, médisant les troupes