Mon cœur ne s'habituera jamais
Aux prés fleuris d'avril et de mai
La nuit donne son parfum aux fleurs
Et le soleil donne sa couleur
Si les boutons d'or sous les ondées n'éclosaient plus
Et si ne murmuraient plus les sources pures
Si au ciel immense l'oiseau ne volait plus
Je perdrais le goût de chanter.
Mon cœur ne s'habituera jamais
Au beau regard de ma bien-aimée
La nuit est pareille à sa tendresse
Dans ses caresses brille le soleil
Si le fin linceul nous séparait si je restais
Seul seul avec: ma tristesse et mon chagrin
Ni les sources ni les fleurs ni les oiseaux
Rien ne pourrait me consoler.
Mon cœur ne sera jamais complice
Des injustices et des soumissions
Jamais je ne croirai au silence
Mon espérance a trop de vigueur
Et la répression la lassitude ou le bonheur
Ne me feront jamais taire les plaies du monde
Et la solitude fondée sur le malheur
Ne pourrait me faire oublier.