Quand il me prend d'être haute mer
Aux grandes lunes d'équinoxe
Et que je viens battre vos terres
De brumes et de paradoxes,
Je peux abattre le château,
Je peux éteindre le volcan,
Quand je suis vent qui vient de l'eau
Et que mes eaux valsent au vent.
Quand je deviens haute mer
Aux grandes lunes d'équinoxe,
Quittez vos châteaux et vos terres
Et mettez vos habits de noce.
Marchant au-devant de mes eaux,
Avancez-vous dans ma lumière
Et faites-vous plus beaux que beaux
Pour épouser la haute mer
Et qu'un grand goéland,
Aux lunes rousses de l'automne,
Pour nos noces d'argent,
Joue dans le glas qui sonne
Mais quand je suis à marée basse,
Au grand soleil de la Saint-Jean
Et que mes grandes eaux se lassent
Et que se sont couchés mes vents,
Quand j'ai le cœur à marée basse,
Rendez-moi le rire de mes enfants.
Les cerfs-volants au vent qui passe
Et mes rêves de sable blanc
Et je resterai mer étale,
Entre équinoxe et Saint-Simon.
Je vous rendrai vos soleils pâles,
Mais laissez-moi mes goémons...