Petit, je voulais tout savoir tout connaître,
J’ameutais même tout le quartier quand ça trottait dans ma petite tête
Je faisais rire les malhonnêtes quand je demandais
Ce qu’ils mixaient aux cigarettes, ce qui se passait dans les Sex Shop,
Dans les discothèques et aux Baumettes
Ce que venaient chercher toutes ces loques humaines ;
Ces énergumènes, c’était cher payé pour du sucre, du chocolat tout de même
Quand je posais trop de questions, on me disait de quoi tu t’occupes Hein ?
Je répliquais tu fais moins le malin quand t’as les flics au cul, toi !
J’ai pris quelques baffes, puis les années passèrent,
J’ai saisi leur taff et me suis attardé sur leurs petites sœurs
Sans père pour la plupart à la maison, ni repères.
Oublie les Stars de Ciné ! Seuls les grands de la cité nous fascinaient
Avec du recul, c’étaient que des petits dealers et voleurs,
Mais faire une virée dans leurs caisses pour nous c’était le vrai bonheur
J’en parle avec mélancolie vu qu’aujourd’hui j’ai le rôle inverse
Et voir ce que les gosses de maintenant traversent me bouleverse.
De nos jours, on n’est que de grands enfants,
Les filles raffolent de ces jolis bijoux, nous de ces grosses voitures et jolis joujoux.
Tu sais ce qui font de la peine à cause de gros Boum !
Et gros trous, rien n’a changé, tout c’est juste détérioré autour.
Conscient qu’il n’y a rien de plus beau ni de plus innocent que les Mioches,
La chair de ta chair, le sang de ton sang.
Dédié à l’avenir, la relève, ceux déjà livrés à eux-mêmes
Et la raison de vivre pourtant et tant de merde.s
Mais aujourd’hui c’est plus la même époque,
Au même âge les gamins de maintenant ils en savent 10 fois plus
Que nous de notre temps.
Ils sont éveillés, conscients, ils se prennent la tête
Pour des business, l’argent, le sexe, l’avenir.
C’est plus des mômes, c’est des petites femmes et des petits hommes,
Et tôt ou tard ça on va le payait cher !
Il est pas plus haut que 3 pommes, m’arrive à la taille ce môme me dit Sat :
« Faut que je trouve un truc DareDare je me sens comme meurtri,
J’ai trop d’amertume quand je vois que ma mère trime
Ras le bol de ce type qu’on me dit d’appeler Père qui picolle,
Comme toi j’aimerais vivre de mes rimes mais parti comme ça l’est
Au rythme ou vont les choses, je vais me convertir dans le crime.
Quant à toi, continue, représente nous on t’aime
Et si on devient des Caids, on règlera même tous tes problèmes. »
Merde ça en dit long sur la direction que prenne ces mômes, Merde !
Ça en dit long sur toute l’évolution de ce monde
Ils attendent rien, ni de moi ni de personne, volent de leurs propres ailes,
Ont leurs propres codes et quadrillent même déjà leurs propres zones.
Je peux rien faire pour eux, hormis les réconforter,
Leur dire des trucs nases du genre que tout est à leurs portées
Tant qu’il y a de la vie, y’a de l’espoir, tant que nos au revoirs ne sont pas des adieux,
Ça nous laisse au moins une bonne raison d’y croire
En quoi des jours plus radieux, une vie meilleure
Et tant qu’on y est pourquoi pas à Dieu