Ma maison s'est noyée dans la mémoire du vent
Qui s'est fait tour à tour brise ou noroît cinglant,
Je n'ai pas vu le vent renverser en passant
Les pierres que j'érigeais comme un défi au temps
Je n'ai pas de racines et les ailes du vent
M'ont jetée d'île en île, sans me laisser vraiment
La chance d'une escale, une qui durerait
Pour des sourires d'enfants, des pierres sur un muret
Il ne me reste rien de ce que l'on amasse
Ni photos ni ces lettres dont l'encre bleue s'efface,
Je n'ai que la mémoire de ceux qui m'ont aimée
Je ne sais plus les autres, le vent les a chassés
Le vent, comme un ami, vient effleurer ma porte,
Je lui ouvre mon cÂœur, je lui crie mes révoltes,
Qu'il porte mes ballades vers ces milliers d'enfants
Qui n'auront pas le temps de devenir bien grands
Qu'il porte mes ballades vers ces milliers d'enfants,
Petites bombes humaines jetées dans le tourment,
C'est la guerre qui leur vole la mémoire du temps,
Je voudrais leur donner la mémoire du vent
Je voudrais leur donner la mémoire du vent,
La mémoire du vent, la mémoire du vent.