La tête en grève
Paupières collées
C’est un jour trouble
Le corps sans sève
Souffle englué
Je vois tout en double
Machine rouillée
Je me sens crevée
Déconnectée
Rien que de penser
que je dois me lever
j’peux plus bouger
Tout va trop fort
Je fais le mort
Je fais le mort
Faudrait que j’épingle
ces yeux gonflés
qui dégringolent,
que j’attrape mes fringues
éparpillées
sur le sol
J’ai froid au corps
Au cœur aussi
Besoin de chaleur
Plus d’anticorps
dans le moteur
Plus de sortie
J’fais plus d’effort
Je fais le mort
Je fais le mort
J’attends l’instant
où on viendra
me secouer
En attendant
j’ai pas d’autre choix
que mon oreiller
La ville s’agite
là-bas au loin, délire,
et ça court et ça crie
Pour moi tout va trop vite
Rien d’autre à faire que de me blottir
dans mon lit
Tout va trop fort
Je fais le mort
Je fais le mort