Il sourit, me parle d’un boulot,
d’un visa pour quitter mon ghetto
Il sourit, je vivrai mieux bientôt,
tout là-bas, cela semble si beau
Je dis oui à toutes ses promesses
car j’aspire à une vraie jeunesse
Je dis oui à cet homme qui me presse
de partir sans laisser d’adresse
Nous roulons, traversons des pays
Il m’emmène très loin, si loin d’ici
Nous roulons, j’aimerais tant voir Paris
Dans mes veines coule une nouvelle vie
Tu sais, si je suis partie,
c’est parce qu’il m’a dit
que ce serait mieux qu’ici
Tu sais, si je suis partie,
c’est parce qu’il m’a promis
A Bruxelles, il ne me parle pas
Moins aimable que la première fois
A Bruxelles, négocie un contrat
Sous la table, prend l’argent puis s’en va
J’attends là ce qu’on m’a promis,
d’autres filles attendent aussi
J’attends là dans un fauteuil blottie,
refroidie, ai-je donc mal compris?
Tu sais, si je suis partie,
c’est parce qu’il m’a dit
que ce serait mieux qu’ici
Tu sais, si je suis partie,
c’est parce qu’il m’a promis
Une femme me murmure tout bas :
« l’employeur t’attend, t’inquiète pas »
Une femme me dit : « apprête-toi
dans une heure, on t’y conduira »
Qu’il est vieux, cet immeuble désuet
Est-ce là que je vais travailler ?
Qu’il est vieux, l’homme, qu’il sent mauvais
pourquoi ferme-t-il la porte à clef ?
Tu sais, si je suis partie,
c’est parce qu’il m’a dit
que ce serait mieux qu’ici
Tu sais si je suis partie...
M’y voilà dans ce pays de fête
où l’on peut dire que tout s’achète
M’y voilà, tout simplement offerte
à tous ceux qui paient pour une experte