CÂ’est une aventure bizarre
Comme le train quittait la gare
LÂ’homme a bondi dans le couloir
Et le front contre la portière
Il regardait fuir la lumière
De Paris mourant dans le soir.
Un train dans la nuit vous emporte,
Derrière soi, des amours mortes,
Mais lÂ’on voudrait aimer encore.
La banlieue triste qui sÂ’ennuie
Défilait morne sous la pluieÂ…
Il regardait toujours dehors.
Le train roulait dans la nuit sombre,
LÂ’homme déjà nÂ’était quÂ’une ombre,
Et dÂ’être seule jÂ’avais froid.
SÂ’il a parlé... quÂ’a-t-il pu dire?...
Je ne revois que son sourire
Quand il vint sÂ’asseoir près de moi.
Un train dans la nuit vous emporte,
Derrière soi, des amours mortes,
Et dans le coeur un vague ennui.
Alors sa main a pris la mienne,
Et jÂ’avais peur que le jour vienneÂ…
JÂ’étais si bien tout contre lui.
Lorsque je me suis éveillée
Dans une gare ensoleillée
LÂ’inconnu sautait sur le quai.
Alors des hommes lÂ’entourèrent
Et tête basse ils lÂ’emmenèrent
Tandis que le train repartait.
JÂ’ai regardé par la portière,
Comme en un geste de prière
LÂ’homme vers moi tendait les mains
Le soleil redoublait ma peine
Et faisait miroiter des chaînesÂ…
CÂ’était peut-être un assassin.
Il y a des gens bizarres
Dans les trains et dans les gares.