Ferme-la, je n’veux pas
Savoir pourquoi, encore,
Tu as ri et chanté
Avec d’autres que moi
Moi, j’étais seul avec
Mes défauts et les rats
Qui dansaient sans arrêt
Entre mes pas
J’ai parlé aux aïeux
Eux aussi m’ont dit
Qu’ils se sentaient
Un peu trop esseulés
Ces temps-ci
Toi, tu pars et
T’envoles comme
L’enfant qui rigole
Aussi vif et léger
Qu’un regard égaré
Vas-y, pars; oui, va-t’en
Va manger à la table
De Hyacinthe la jolie, qui
M’a déjà couché dans son lit
Au milieu des allées
De vent froid arrivant
Directement du futur passé
Sur la terre délaissée
Mes souvenirs ont poussé
Nourris par les rayons
Du soleil et l’odeur du fumier
Je n’ai rien oublié
Je n’ai rien amplifié
Pour moi, tout est trop clair
Tout est trop bien gravé
Chers camarades, oh!
Dites-moi
Que suis-je devenu?
Moi, votre enfant perdu car
Seul, je frissonne
Mais, pour personne,
Je ne peux oublier,
Ces cadeaux du passé
Ai-je vieilli trop tôt?
Ai-je vieilli trop tard?
Suis-je encore pris
Entre la jeunesse et
L’adulte éprouvé?
Tous ces rêves,
Toutes ces joies
Que j’avais en étant
Près de vous, chez
hyacinthe la jolie
Tout, j’ai tout emballé
Tout emmagasiné
Pour vous avoir près
De moi le jour où
Je m’en irai, au-dessus
Des nuages, quand pour moi
Arrivera la dernière ligne
La dernière page…
Chers camarades, oh!
Dites-moi, que suis-je devenu?
Moi, votre enfant perdu car
Seul, je frissonne
Mais, pour personne,
Je ne peux oublier
Ces cadeaux du passé