C'est vrai, c'est vrai, j'avais juré, naguère,
Être tombé amoureux de vous,
Mais voilà, quand on tombe, ma chère,
Il arrive que l'on se remette debout.
C'est vrai, c'est vrai, nous formions un pluriel
Plutôt singulier, moi et vous,
Mais je crains que bientôt, c'est cruel,
« vous et moi » ne se dise plus « nous ».
Faut-il vraiment que je développe,
Que je vous glisse dans une enveloppe,
Mes raisons en salaud dans le texte,
Mes salutations, ma chère ex ?
C'est vrai, jadis, je relevais vos défis,
J'étais votre esclave des nuits entières,
Elles ne sont plus très blanches, nos nuits,
Mais longues ! un vrai un solstice d'hiver.
C'est vrai je goûtais assez vos rondeurs,
J'aimais vos atouts plantureux,
Aujourd'hui, je trouve du charme à la minceur,
Et que vous devriez vous surveiller un peu.
Faut-il encore que je développe,
Que je vous glisse dans une enveloppe,
Mes raisons en salaud dans le texte,
Mes salutations, ma chère ex ?
Les hommes sont des lâches, j'suis bien d'accord avec vous,
Et l'on dit qu'ils se lassent de tout.
Aussi conviendrez-vous qu'en humble créature,
Je ne peux aller contre ma nature.
Je vous informe donc, par la présente,
De la fin de notre liaison brûlante,
J'aurai pu, j'aurai du vous le dire en face,
Je vous l'accorde, c'est pas très classe.
Faut-il toujours que je développe,
Que je vous glisse dans une enveloppe,
Mes raisons en salaud dans le texte,
Mes salutations, ma chère ex.