Ne cherchez pas dans les pianos ce qu'il n'y a pas.
Soyez heureux d'avoir l'écho du temps d'papa,
Valse espagnole
Des années folles
Ou bien Sardane que l'on dansait à petit pas
Après l'repas.
Ne cherchez pas dans les couloirs de mes châteaux
C'qu'il peut y avoir à l'intérieur de mes pianos.
Vous n'y trouv'riez le plus souvent
Que la chanson du vent,
Du vent d'automne, mon seul ami, dorénavant.
Ne cherchez pas dans les armoires qui vous font peur
Le profil noir d'un vieux fantôme aux yeux rieurs.
L'ombre volage
N'est plus que nuage
Qui se tortille avec douceur
Sur les toits des trains à vapeur.
Ne cherchez pas sur le canal de la Robine
Le clair fanal d'une péniche qui se débine.
Ne cherchez pas, au pont d'Arcole,
Les murs d'la vieille école.
Elle est dev'nue garage, rebut
Pour autobus.
Ne cherchez pas sur les rivages de sel amer
Les premiers pas que vous faisiez devant la mer
Contre la drague
Clapotant les vagues
Mais plus jamais ne vous effarent,
Quand vous vous prom'nez près du phare
Et puis rev'nez dans le présent pour un séjour
En Ile-de-France où vous avez une île d'amour
Puisqu'on vous aime en ce coin-là,
Alors ne cherchez pas,
Ne cherchez pas dans les pianos ce qu'il n'y a pas !
Ne cherchez pas dans les pianos ce qu'il n'y a pas.