C'est une histoire d'un Bey de Tunis
Qui avait engagé à son service
Un p'tit groom, mais l'enfant
Demeurait tout tremblant
D'vant la mère du palais,
Une bonne vieille qui voulait
Que tout marche et disait : "Mon garçon,
Écoute bien cette leçon.
Obéis au Bey,
Obé, obéis au Bey.
Il n'faut pas devant le Bey rester comme ça bouche bée.
Il faut écouter, mon p'tit,
C'que le Bey dit,
C'que le Bey dit.
Oui. Obéis au Bey,
Obéis au Bey.
Obé, obéis au Bey.
Au Bey obéis,
Au Bey obéis
Et fais bien tout c'qu'il te dit.
Il n'faut pas, devant le Bey,
Saluer les Abbés
Car si j'en crois c'qu'on m'a dit d'lui,
Il est athée l'Bey.
Eh bé !"
Ceci dit,
Le gentil p'tit sidi
Fit au mieux son service midi minuit.
Il grandit au palais
Et devint pas trop laid,
Puis il s'amouracha
De la fille d'un pacha.
Il s'maria, tout ça, grâce aux conseils
De la charmante bonne vieille
(Qui disait dans le temps) :
"Obéis au Bey,
Obéis au Bey,
Obé, obéis au Bey.
Au Bey obéis,
Au Bey obéis,
Obé, obéis au Bey.
Il n'faut pas, devant le Bey,
Ouvrir en grand la baie.
Il n'faut pas, j'espère qu'tu m'crois,
Qu'le Bey ait froid,
Qu'le Bey ait froid.
Obéis au Bey,
Obéis au Bey,
Au Bey obéis,
Au Bey obéis,
Et fais bien tout c'qu'il te dit."
A présent, il n'y a plus d'Bey
Mais deux gros bébés
Qu'en bon papa il fait sauter
Sur ses deux g'noux
Mous.
Obéis au Bey,
Obéis au Bey,
Au Bey obéis.
Ah ! Ah !