Toujours ce sale petit brouillard
Toujours ce sale petit cafard
Qui vous transperce jusqu’aux os
Et qui se colle à votre peau
Il me semble le voir encore
Le soir où son copain du port
Lui apporta le faux passeport
Et son visa pour Buenos Aires
J’ignore ce qu’il avait fait
Je n’avais compris qu’une chose
Que sa dernière chance était
Qu’il prenne ce navire à l’aube
Et quand vint l’heure du départ
Je reçus son dernier regard
Dans le petit matin blafard
Déchiré par les sirènes
Toujours ce sale petit brouillard
Toujours ce sale petit cafard
Qui nous transperce jusqu’aux os
Et qui se colle à votre peau
La passerelle était levée
Et c’est quand je l’ai cru sauvé
Que des hommes sont arrivés
Et l’on fait redescendre à terre
J’ignore ce qu’il avait fait
Mais pour ne pas me compromettre
Il passa menottes aux poignets
Sans avoir l’air de me connaître
Et depuis qu’ils l’ont emmené
Je pense à lui des jours entiers
En regardant les longs courriers
Diminuer et disparaître
Toujours ce sale petit brouillard
Toujours ce sale petit cafard
Toujours ce sale petit brouillard
Toujours ce sale petit cafard
Toujours ce sale petit brouillard
Toujours ce sale petit cafard…