Je suis une vieille dame
Ne m'éveillez pas
Je suis une vieille dame
Je pense que ça se voit
Voyez, je suis vieille, vieille
Cette meurtrissure-là
Il faut que je m'ensommeille
Ce sourire n'est pas pour moi
Le printemps, le printemps s'épuise
Cet oiseau qui n'arrête pas
Qui es-tu, toi qui te déguises ?
Oh ! Ne t'approche pas de moi
La jeunesse est là qui s'aiguise
Qui se tait, qui baisse les yeux
Oh ! Vous pouvez ricaner, Lise !
Vous ne ferez ni plus, ni mieux
Ni plus, ni mieux
Je suis une vieille dame
Ne me touchez pas
Je suis une vieille dame
Ne vous moquez pas de moi
Voyez je suis vieille, vieille
Cette mèche claire, là
Il faut que je me surveille
Non, cet amour n'est pas pour moi
Le printemps, le printemps fulgure,
Cet oiseau, lui tordre le cou ?
Je veux bien mais comme ça dure
Ça ne se fait donc pas d'un coup
La jeunesse qui se gaspille
Gardez-en, mon Dieu, gardez-en
Je me sentais encore fille
Je dois avoir quatre-vingts ans
Quatre-vingts ans
Je suis une vieille dame
Ne m'approchez pas
Je suis une vieille dame
Ne me tendez pas les bras
Voyez, je suis vieille, vieille
Ce désenchantement-là
Il faut que je m'encorbeille
Non, cet homme n'est pas pour moi
Le printemps, le printemps m'excuse
Cet oiseau, laissez-le chanter
C'était vous si je ne m'abuse
Il y a dix ans qui m'aimiez
Et qui m'aimez aujourd'hui même
Où je vous vois comme un printemps
Votre jeunesse est donc la mienne
Je n'ai pas changé tellement,
Pas tellement
Je suis une vieille dame
Mais n'y pensons pas
Je suis une vieille dame
Ce n'est pas si dur que ça
Je ne suis pas vieille, vieille
Voyez cette douceur-là
Il faut que je me réveille
Cette alerte n'est pas pour moi
Il faut que je m'émerveille
Cet amour est toujours pour moi