La terre colle à mes sabotsNe saurais m'en défaireLe ciel me pèse sur le dosJ'ai pleuré les rivièresJ'ai sangloté tant de ruisseauxMes doigts sont rivés à mon seauPorteuse d'eauPour ma vie toute entièreJe suis taillée dedans ce boisQui emmanche les bêchesCelui duquel on fait les croixParfois aussi les flèchesJ'ai les semailles au fond de moiEt les vendanges au bout des doigtsEt dans ma voixLe chant des herbes sèchesMa seule chaîne est celle d'un puitsJ'ai l'âge des fontainesL'humeur du temps qui change et fuitLa patience des grainesQuatre saisons filant sans bruitLe jour et puis un jour la nuitLa mort et puisQue la terre me prenne.