J'habitais la banlieue du cœur
Maintenant, je squatte en plein centre
Mais j'ai toujours la peur au ventre
Tant votre sourire est moqueur
J'ai cheminé en franc-tireur
Sans provisions et sans boussole
Parfois, une main qui console
Des bras pour conjurer la peur
Le chemin qui menait vers vous
N'était pas signalé du tout
Quand je tombais sur les cailloux,
Où étiez-vous ?
Mais si vous me cherchez des poux
Allez-y doux
Parfois, je n'aime pas beaucoup
Vos yeux jaloux
Allez-y doux
Allez-y doux
Sachant pas vraiment où j'allais
Je dispensais mes sortilèges
Avec les mots, faisais des pièges
Et tissais ma toile en secret
Un jour que je n'y croyais plus,
Vous êtes venu vous y prendre
Et les pièges se sont faits tendres
La toile n'a plus rien tenu
Mais vous aviez mis un temps fou
Quand je ne parlais qu'aux hiboux
Dans les forêts pleines de loups,
Où couriez-vous ?
Mais si vous me cherchez des poux
Allez-y doux
Parfois, je n'aime pas beaucoup
Vos yeux jaloux
Allez-y doux
Vous, allez-y doux
Quand vous venez à mon terrier
Pour y déballer mes trouvailles
Il n'y a vraiment rien qui vaille
Qu'en rêve vous vous torturiez
J'ai passé l'épreuve du feu
Celui qui filtre à vos paupières
Et j'ai brûlé mes éphémères
C'est votre chaleur que je veux
Vous me faites des plans de fou
Mais quand je vous cherchais partout,
Aux moustaches de quel matou
Vous frottiez-vous ?
Moi, si je vous cherchais des poux
J'irais très doux
Même si vous aimez beaucoup
Mes yeux jaloux
J'irais très doux
Doux, j'irais très doux
Et si nous nous cherchons des poux
Allons-y doux
Bien que nous aimions peu ou prou
Les yeux jaloux
Allons-y doux
Nous, allons-y doux