Les mots, pardon si j'en mets trop
Et si c'est un fardeau
Pour vos oreilles
Les mots, chacun son p'tit pipeau
Chacun son p'tit grelot
Qui me réveille
Il faut bien détecter les faux
Les juger par défaut
Par défaillance
Credo, promesses de cadeaux
Sauvetage ou radeau
De l'espérance
Sur mon chemin de mots
Sur mon chemin de mots
J'en ai vu de si beaux
Que j'en délire
Sur mon chemin de mots
J'en ai vu de si beaux
Que je ne saurais dire
Les mots sont comme des oiseaux
Venus dans mes rameaux
Dans mes bocages
Les mots ont planté des drapeaux
Sur tous mes chapiteaux
Toutes mes cages
Tantôt je suis comme un chameau
Je les mets sur mon dos
J'en suis avare
Tantôt je coule comme l'eau
Je vis de mon tonneau
Je m'en sépare
Sur mon chemin de mots
Sur mon chemin de mots
J'en ai vu de si beaux
Que j'en délire
Sur mon chemin de mots
J'en ai vu de si beaux
Que je ne saurais dire
Les mots sont aussi des bourreaux
Qui sentent le fagot
Parfois le soufre
Les mots me ramènent à zéro
Quand j'use mon stylo
Et que j'en souffre
Héros quand il faudrait plutôt
Déposer les couteaux
Devenir tendre
Pâlots quand il faut illico
Brandir un calicot
Sans plus attendre
Sur mon chemin de mots
Sur mon chemin de mots
J'en ai vu de si beaux
Que j'en délire
Sur mon chemin de mots
J'en ai vu de si beaux
Que je ne saurais dire
Les mots sont parfois des bateaux
Qui s'en vont à vole-eau
Sans équipage
Les mots s'abîment dans les flots
D'un langage crados
Sans une image
Mégots qu'on jette au caniveau
Qui se perdent sitôt
Qu'on les oublie
Ilôts d'un monde qui, bientôt
Tirera le rideau
Sur notre vie
Sur mon chemin de mots
Sur mon chemin de mots
J'en ai vu de si beaux
Que j'en délire
Sur mon chemin de mots
J'en ai vu de si beaux
Que je ne saurais dire
Sur mon chemin de mots
Sur mon chemin de mots
J'en ai vu de si beaux
Que j'en délire
Sur mon chemin de mots
Vous êtes les plus beaux
Mais j'ai du vous le dire