Juste avant l'exil,
Juste avant l'exil,
On pose un dernier regard sur sa ville,
Les colliers de fleurs que les hommes enfilent
Et plus loin, sur le bord du quai,
Le secret que personne ne sait,
C'est qu'on est né ici
Et qu'on sait ce qu'on va laisser,
Alors on reste assis
Juste avant l'exil.
Ça semblait facile
De tout quitter.
On était le loup sans son collier,
L'arbre sans son espalier
Mais quand le sable a quitté le sablier,
Que le marbre et la pierre se sont brisés,
Que le chêne a fini quand même par retomber,
On se retrouve comme on est né
A nouveau dans un monde damnés,
A nouveau dans un monde damnés,
Sans rien ni personne pour nous aider.
Juste avant l'exil,
Juste avant l'exil,
Avant le dernier regard sur la ville,
Dans le bruit des trains qui défilent
Et là-bas, sur le bord du quai,
Comme la flamme d'un briquet,
Dans une main qui tremble,
Ce visage, on le connaît :
Il nous ressemble.
Juste avant l'exil,
Que cherche-t-il vers l'horizon ?
Le dessein dans la forme d'une maison
Ou peut-être la guérison.