Chevelures des fenêtres fermées des chambres d'Asie,
Papier des murs des chambres des hôtels moisis,
Chevelures des rideaux déchirés, des néons tristes
Et plus rien d'autre pour te prouver que tu existes.
Chevelures des fenêtres fermées des chambres d'Asie,
Papier des murs des chambres des hôtels moisis,
Chevelure immobile et chaude des longues nuits,
Draps mouillés de tous les cris des odeurs du temps qui fuit.
Chambres d'Asie, retournes-y, la nuit le jour,
Murs moisis, peau de velours.
Chevelures des fenêtres fermées des chambres d'Asie,
Papier des murs des chambres des hôtels moisis,
Chevelure immobile et chaude des longues nuits,
Draps mouillés de tous les cris des odeurs du temps qui fuit.
Chevelure des rideaux tirés des fenêtres closes,
Reflet dans les murs, des corps qui reposent,
Bruit des clés des verrous des barreaux des portes de fer
Et couloir allumé le jour et la nuit comme en en enfer,
Comme en enfer, mais comment faire, retournes-y quand même,
Murs moisis, ou l'on te dit qu'on t'aime.
Chevelures des fenêtres fermées des chambres d'Asie,
Papier des murs des chambres des hôtels moisis,
Souvenir inutile et triste des longues nuits
Et mordre dans les draps des chambres d'Asie
Comme on mord dans un fruit.
Chambres d'Asie, retournes-y, un jour ou l'autre,
Emmènes-y la peau d'un autre.