La nuit, dans mon lit, j’suis jockey.
J’disput’e le Grand Prix sur «Mickey».
Casaque rouge et toque blanche,
Je suis le héros du dimanche.
J’démarre à l’entrée d’la lign’e droite
Avec Saint Martin à ma droite
Et Piggott tout à l’extérieur
Mais je gagn’e de vingt cinq longueurs !
La nuit, la nuit, la nuit, la nuit, la nuit,
Dans mon lit, mon lit, mon lit, mon lit,
Pour moi, c’est le paradis.
La nuit, la nuit, la nuit, la nuit, la nuit,
Dans mon lit, mon lit, mon lit, mon lit,
C’est les mille et une nuits !
La nuit, dans mon lit, j’suis à Vienne.
Je dirig’e par coeur la « Neuvième ».
À caus’e de moi, comm’e c’est dommage,
Karajan se r’trouve au chômage.
Les lumièr’es s’éteign’ent dans la salle.
Le silence, soudain, s’installe.
Alors, du bout de ma baguette,
Je fais éclater des tempêtes !
La nuit dans mon lit, je suis Dieu,
Ou bien le Diable, ou bien les deux,
J’ai des pouvoirs discrétionnaires.
J’peux fair’e le ménag’e sur la Terre.
J’condamne les hommes à la bonté,
À l’amour, à l’immortalité.
Bref, la nuit, j’roul’e les mécaniques
De ma trottinette utopique !
Le soir, sur la scène, j’suis chanteur.
Je rentre... C’est à moi... et j’ai PEUR...
Mais... la nuit, la nuit...