Eroticopornographiquement
Rien n'est plus honteux ni plus révoltant
Que votr'e morale en matière de baisouille
Votr'e: "viens ici que j'te surveille les couilles!"
On est des bêtes, vains dieux, qu'on se le dise,
Et pas des anges, des dieux ou des marquises,
Encor'e que les marquises ça se mignotte,
Ca s'fait, en douce, rigoler la pelote,
Et que les anges, ça se prend par les ailes,
Vite un p'tit coup entre deux arcs-en-ciel,
Et que les dieux, mélangés aux déesses,
Laiss'ent pas aux chiens leur portion de caresses.
Eroticopornographiquement
Au Moyen-Age on est assurément:
Dès qu'on parle de cul c'est la panique,
Regards sournois et sourir'es sardoniques,
On en caus'e mêm'e aux Dossiers de l'Ecran,
Ce qui prouv'e bien qu'c'est pas pour les enfants,
Les enfants qui s'en foutent et qui se touchent,
Dans les dortoirs qui s'font du bouche à bouche,
Pendant que le curé, sous sa soutane,
Tristement bande, en priant saint Antoine
De lui pardonner ce péché mortel:
Imaginer la Vierge en jarretelles...
Eroticopornographiquement
La liberté commence exactement
Par le droit de baiser comme on respire,
Tout seul, à deux, à douze ou même pire,
La liberté, on l'a mise en maison.
Faut se cacher pour trousser un jupon,
Honteusement comm'e si on assassine,
Au nom du Père, du Fils et d'la voisine,
Les religions, petite, ah! quelle merde,
Ton pucelage, faut pas que tu le perdes
Avant le grand coup de queue légitime
Dans ta pauvr'e chatte qui sent la naphtaline...
Eroticopornographiquement
On fornique à ma place sur les écrans,
Dans les bouquins, les revues, les digests
Y a les trent'e-deux positions et le reste,
Crénom, c'est comm'e si j'allais au restau
Et qu'on m'apporte un'e jolie têt'e de veau
Que d'autres hument et dégustent et consomment,
Je m'sentirais un peu frusté en somme,
Moi si j'me paye de cinéma porno
Je veux qu'on m'offre en légitim'e cadeau
Un'e p'tit'e gât'rie, un'e fantaisie intime,
Bref qu'à la fin du film on me termine...